Tout d'abord, commençons par définir ces trois principaux termes:
La peur contrairement à la crainte, est assez irraisonnée, c’est un sentiment plutôt instinctif.
L’angoisse, quant à elle, est une émotion proche de la peur mais qui apparaît en l’absence de danger réel. C’est une émotion ponctuelle qui apparaît la plupart du temps sous forme de crise.
La crainte est davantage raisonnée, on va craindre à l’avance ce dont on a déjà eu peur, ce qu’on pense pouvoir être une menace ou ce qu’on nous a enseigné à considérer comme menaçant.
Les peurs, les angoisses et les craintes concernent tous les individus sans exception, mais nous allons nous attacher ici aux trois craintes qui, selon moi, reviennent le plus souvent en thérapie :
1/ La crainte de l’abandon et la crainte de manquer d’amour.
Il s’agit ici bien souvent de personnes dites dépendantes affectives, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent se sentir bien qu’avec quelqu’un. Elles se nourrissent de l’amour de l’autre et si celui-ci disparaît, c’est tout leur monde qui s’écroule.
2/ La crainte de ne pas être à la hauteur / de décevoir (dans le couple, au travail, avec ses proches…).
De même, cela peut paraître cliché, mais les patients nous rapportent souvent en consultation que des parents ou des professeurs les dénigraient pendant leur enfance à cause de leur comportement ou leurs mauvais résultats scolaires.
3/ La crainte de manquer d’argent
Bien qu’il n’y ait pas vraiment de source scientifique le prouvant ou très peu, de très nombreux cas nous poussent à penser que cela soit en grande partie d’origine héréditaire. En effet, l’enfant ayant toujours vu ses parents se « serrer la ceinture », même si à l’âge adulte, il parvient à avoir une situation financière relativement bonne, va avoir tendance à faire très attention à ses dépenses.
Cela peut paraître simpliste comme analyse, mais en effet, dans les trois cas, c’est généralement dans l’enfance que le trauma a eu lieu. Cependant, parfois cela peut être jusqu’à l’âge de jeune adulte, puisque des études récentes de psychologues parlent de « Late adolescence » jusqu’à 24 ans (Source : http://www.amchp.org/programsandtopics/AdolescentHealth/projects/Documents/SAHRC%20AYADevelopment%20LateAdolescentYoungAdulthood.pdf).
Mais une crainte a toujours une ou des causes, plus ou moins profondes, sur lesquelles on peut travailler en hypnose.
Le praticien peut utiliser plusieurs outils pour surmonter ses craintes dont la THI (la Transformation Hypnotique Intérieure). Elle consiste à remplacer « le comportement négatif », par un nouveau « comportement positif » en joignant les déclencheurs de l’ancien comportement au nouveau (les stimuli). Nous allons ici, nous affranchir de détailler toute la technique de cette pratique, afin d’aller à l’essentiel.
Par exemple, le praticien peut suggérer au patient de visualiser une dernière fois sur un écran de cinéma le comportement qui pose un problème.
Puis dans un second temps, le rendre pleinement acteur, du comportement positif, en insistant bien sur tous les détails visuels, auditifs, sonores, olfactifs ou gustatifs de la scène. Ce que l’on appelle en langage technique les sub-modalités.
Ensuite, il s’agira d’assembler les déclencheurs de l’ancien comportement au nouveau.
Le praticien pourra également ajouter des suggestions post-hypnotiques comme, par exemple, (pour une personne qui à peur de manquer d’argent, alors qu’elle a des revenus suffisants) : « A partir de maintenant, vous êtes et vous serez détendu et apaisé, lorsqu'il s’agira de passer devant la caisse au supermarché ».
Ces craintes n’ont rien d’irrémédiable dans la vie d’une personne. L’essentiel est déjà d’en avoir pris conscience et de faire la démarche de se faire aider si on en ressent le besoin.
Attention : Veillez à toujours consulter un professionnel de santé avant tout traitement
Gauthier Fara
Praticien en hypnose ericksonienne