Addiction sexuelle : comprendre les comportements compulsifs et retrouver une sexualité apaisée

L’addiction sexuelle reste un sujet délicat à aborder, souvent entouré de confusion et d’incompréhensions. Pourtant, elle impacte profondément le quotidien de celle et ceux qui en souffrent. Cet article propose un éclairage clair et structuré pour comprendre les mécanismes en jeu et les solutions thérapeutiques disponibles.

Qu’est-ce que l’addiction sexuelle ? Comprendre la perte de contrôle

L’addiction sexuelle se manifeste par une perte de contrôle progressive, où le besoin d’apaiser une émotion ou un malaise prend le dessus sur le désir choisi. Souvent discrète et entourée de honte, elle peut affecter le quotidien, l’estime de soi et les relations. Comprendre ces mécanismes est la première étape pour retrouver une sexualité plus apaisée et plus libre.

On parle très souvent dans les médias des addictions à un produit (ou à une substance) mais encore trop rarement de ce que l’on appelle des addictions comportementales comme le sexe.

D’un point de vue scientifique, cela fonctionne presque de la même façon que les addictions à une substance : en effet, les mécanismes cérébraux sont quasi-identiques et cela concerne aussi bien les hommes que les femmes.

Les signes qui doivent alerter

Pour définir cette addiction, on peut appliquer la règle des 5C du Pr Laurent Karila :

-La perte de Contrôle

-Le Craving : l’envie irrésistible de consommer (pour un produit) ou de pratiquer (pour un comportement)

-Une pratique Continue dans le temps

-Une pratique Compulsive

-Les Conséquences sont connues (mais impossible d’arrêter).

Addiction sexuelle au féminin : un tabou encore discret

Chez les femmes, l’addiction sexuelle demeure largement sous-déclarée en raison du jugement, de la culpabilité et des stéréotypes. Cette pression sociale conduit souvent à un vécu silencieux, où à la honte prend le pas sur la demande d’aide. Pourtant, les mécanismes restent similaires à ceux observés chez les hommes : recherche d’apaisement, comportements compulsifs et difficulté à rompre avec des schémas répétitifs. Ce tabou retarde couramment l’accès aux soins, alors même que l’accompagnement psychothérapeutique permet de comprendre les schémas émotionnels sous-jacents.

Les formes les plus fréquentes aujourd’hui

L’addiction au sexe peut prendre différentes formes :

-La pornographie

-Changer de partenaires souvent : ce qui peut être source de souffrances que le couple soit « libre » ou non.

-La masturbation : si cette pratique n’est plus trop taboue de nos jours et même recommandée par certains sexologues, elle peut parfois devenir addictive et/ou compulsive (ce risque est majoré lorsqu’elle est associée au visionnage de pornographie).

-Avoir des rapports sexuels très souvent avec son partenaire unique : même s’il est difficile d’établir un seuil à partir duquel la fréquence des rapports devient pathologique, on peut raisonnablement penser qu’avoir plusieurs rapports par jour avec quasiment aucun jour d’abstinence est un signal préoccupant surtout si cela s’installe sur du long-terme. Dans ce cas, il existe deux situations possibles :

· Si l’autre personne n’a pas les mêmes « besoins » : il risque, à un moment donné, d’y avoir une discussion conflictuelle ou simplement rendre une des deux personnes malheureuses.

· S’ils sont tous les deux « sex-addict », comme pour toute dépendance, il y a un risque d’isolement social et même souvent de renforcement de l’addiction.

Après avoir compris comment l’addiction sexuelle se manifeste, il est essentiel de savoir comment s’en libérer et retrouver une sexualité choisie et apaisée.

Comment sortir d’une addiction sexuelle ? Approches thérapeutiques efficaces

La désactivation d’ancre est une méthode qui s’appuie sur deux temps. Premièrement, on va suggérer à la personne, sous hypnose, de visualiser une scène/un évènement plus ou moins récent où elle a eu un comportement sexuel intense et qui relève l’addiction. Ensuite, on va lui suggérer un comportement de substitution plus bénéfique et en lien avec son cas spécifique. Contrairement aux addictions aux substances, il ne s’agit pas d’éliminer complètement et définitivement toute conduite sexuelle, mais de l’apaiser, de la réguler et de lui redonner un cadre choisi.

La Psychanalyse, quant à elle, peut être intéressante, lorsqu’une personne juge son rapport vis-à-vis du sexe « anormal ». Elle permet d’explorer, à un autre rythme, les conflits internes, les peurs anciennes, les fantasmes et les zones plus inconscientes qui peuvent alimenter les conduites compulsives. Cette approche offre un espace d’analyse utile pour mettre en lumière les dynamiques profondes qui se rejouent dans l’addiction.

Les TTC : comprendre les déclencheurs et casser les schémas

-Thérapie TCC: une thérapie cognitive et comportementale peut réellement être un plus pour accompagner un patient qui souffre d'addiction sexuelle! Il s'agit, par exemple, de faire une balance décisionnelle entre les pour et les contre de poursuivre ou non dans cette addiction. On va travailler également sur les stimuli déclencheurs et les émotions qui y sont associées.

L’hypnose thérapeutique : apaiser les impulsions

J’ai aujourd’hui beaucoup d’expérience en hypnose thérapeutique, en particulier dans le domaine des addictions. Pour certaines personnes, je suggèrerai de s'orienter vers les TCC (thérapies cognitives et comportementales) en complément. Vous serez toujours reçu dans la bienveillance, sans jugement et avec la garantie du secret professionnel le plus strict. Veillez à toujours faire appel à une personne vraiment qualifiée dans ce domaine.

Travailler sur les émotions et les situations à risques

Dans l’addiction sexuelle, les rechutes apparaissent souvent lorsque certaines émotions – stress, solitude ou frustration – deviennent difficiles à gérer. Repérer ces états internes permet d’anticiper le passage à l’acte plutôt que de le subir. Les situations à risque fonctionnent alors comme des déclencheurs : dispute, ennui, vide émotionnel ou consommation d’alcool. Les identifier aide à mettre en place des stratégies alternatives pour apaiser l’émotion ou différer l’impulsion.

Une approche bienveillante, sécurisée et sans jugement

Une sexualité apaisée se reconstruit progressivement, en comprenant ses mécanismes et en apprenant à reprendre le contrôle. Avec un accompagnement adapté, il est possible de réduire les comportements compulsifs, diminuer la honte et retrouver une relation plus sereine à soi-même et au plaisir. Chaque personne avance à son propre rythme : l’essentiel est d’oser demander de l’aide de ne plus rester seul face à la souffrance. Une prise en charge bienveillante permet toujours d’amorcer un changement durable.

Pour toute prise de contact, je suis joignable ici.

"L'addiction est la perte de la liberté de s'abstenir de consommer" Pr Laurent Karila.

Gauthier Fara

Maître-Praticien en hypnose ericksonienne

Praticien en psychanalyse

Certifié en « conduites addictives »