Comprendre les mécanismes de cette addiction
La pratique des jeux d’argent est susceptible de concerner toutes les franges de la société mais de plus en plus les mineurs, bien que cela soit interdit : en particulier, les paris sportifs. On les retrouve surtout sur internet où il est encore relativement facile de dissimuler son âge réel même si les plateformes du numérique se sont améliorées ces dernières années pour éviter que les jeunes de moins de 18 ans puissent s’inscrire.
L’addiction aux jeux est parfois associée à une consommation plus ou moins excessive de substances (en particulier avec l’alcool et/ou du cannabis) : on parle alors de poly-addictions.
De plus en plus de gens se font interdire de casinos mais il y a toujours des stratégies pour contourner les règles : le jeu en ligne en est l’exemple le plus évident.
Par ailleurs, avec la crise sanitaire, de nombreux casinos ont été fermés donc le jeu en ligne a pris plus d’importance et même depuis la réouverture, certaines personnes préfèrent désormais rester derrière leur écran.
Pourtant, on sait bien dès le début que ce n’est pas statistiquement rationnel et que les organismes (FDJ, casinos…etc.) sont toujours les grands gagnants. Mais une fois que l’addiction s’est installée, tout comme la drogue, le cerveau n’agit plus ne façon rationnelle, il est conscient des conséquences négatives, cependant, la personne ne peut s’abstenir de continuer de jouer.
Ce comportement est parfois isolé mais aussi dans de très nombreux cas, on observe une dynamique de groupe (par exemple, des défis entre camarades de jeu).
Il y a actuellement un marketing particulièrement offensif à travers des publicités très attractives via une communication sur de multiples supports (panneaux d’affichage, spots TV…etc.) ce qui n’aide pas les personnes déjà dépendantes à s’en sortir.
Comme pour la drogue, ceux qui deviennent dépendants ont généralement eu des gains au début de leur expérience, ce qui les a incités à continuer. Très rapidement, le plaisir se fait moindre et le joueur continue afin de retrouver l’euphorie du gain initial ou dans de nombreux cas, on retrouve simplement une addiction comportementale c’est-à-dire une perte de contrôle totale, la personne joue de façon compulsive et les gains ou les pertes importent peu finalement (même si elle n’ose pas se l’avouer).
En thérapie, il s’agira, par exemple, d’identifier les éléments déclencheurs : un tirage exceptionnel qui a été annoncé ou, pour les paris sportifs, un match ou un évènement avec une cote très attractive…etc.
Comme pour les dépendances à des produits, la stratégie thérapeutique qui fonctionnera le mieux est celle consistant à faire le « deuil » total et définitif du jeu d’argent.
Dans les cas de poly-addictions, il faudra éventuellement identifier celle qui entraine l’autre et donc aborder la problématique dans l’ordre. Ainsi, on définira une stratégie personnalisée, par exemple : une personne boit à une soirée et ensuite ressent le besoin de la terminer au casino.
Exemples de méthodes utilisées en thérapie
-Désactivation d’ancre : on va désactiver l’ancrage négatif c’est-à-dire le réflexe de jouer (en ligne, au bureau de tabac…etc.), pour ancrer quelque chose de positif comme le fait d’utiliser cet argent pour d’autres choses. On aura discuté au préalable de ces objectifs avec le patient afin de trouver des domaines de dépenses qui puissent être source de plaisir.
-Recadrage hypnotique : l’inconscient possède souvent les réponses, les solutions au problème rencontré. Sous hypnose, le thérapeute va lui suggérer quelques solutions possibles à mettre en place et le patient va choisir la meilleure, celle qui lui « parle » le plus. Il est possible que plusieurs options lui conviennent, dans ce cas, à la fin de la séance, nous conviendrons de procéder de la même façon au prochain rendez-vous. A moins qu’entre temps, la première solution ait été suffisante d’où l’intérêt du suivi personnalisé que je propose en prenant des nouvelles entre chaque consultation.
L’hypnose est une méthode thérapeutique efficace pour venir à bout des addictions et cela fonctionne en particulier pour les jeux d’argent. En complément de la thérapie, le fait de pouvoir bénéficier du soutien de son entourage et d’une association spécialisée peut être d’une grande aide.
Gauthier Fara
Maître-Praticien en hypnose ericksonienne
Praticien en psychanalyse
Certifié en « conduites addictives »
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